Par Pierre CANTET, Directeur d’études en charge du développement
Petit exercice pratique auquel nous nous sommes prêté à la veille de l’élection présidentielle : passer en revue les programmes des 11 candidats, pour comprendre quelles sont les positions affirmées en termes de développement du commerce.
Force est de constater que la thématique ne se retrouve que très rarement dans les projets ; sur les onze programmes, huit font l’impasse. Le commerce, sous toutes ses formes, constitue pourtant un repère urbain majeur au sein de nos territoires, un pourvoyeur d’emplois locaux, ainsi qu’une source non négligeable de rentrées fiscales.
Les défis à relever pour assurer sa pérennité sont majeurs : anticiper les futures transmissions de fonds de commerces et assurer le maintien de l’activité commerciale sur l’ensemble du territoire, accompagner l’essor des métropoles tout en maintenant une activité au sein des villes moyennes, prendre appui sur les outils numériques pour fournir aux commerçants de nouveaux débouchés…
Laissons donc la parole aux trois candidats qui ont souhaité traiter cette thématique, chère au cœur de Bérénice. Ceux-ci abordent le sujet selon plusieurs angles, qui relèvent principalement de l’aménagement du territoire :
La préservation des petites centralités urbaines
Benoît Hamon propose de « créer un fonds dédié à la revitalisation des centres-bourgs et des centres-villes » (rappelons qu’un programme de revitalisation a été initié suite à la loi Pinel).
Nicolas Dupont-Aignan souhaite « favoriser la création de 5.000 commerces multiservices sur la durée du quinquennat dans les communes de moins de 2.000 habitants dépourvus de commerce de proximité, par le biais d’incitations fiscales ».
L’encadrement des développements de grandes surfaces, afin de préserver les centres-villes
On retrouve cette orientation dans le programme de Nicolas Dupont-Aignan : « abaisser de 1.000m² à 300 m² le seuil d’autorisation d’installation des grandes surfaces commerciales en villes moyennes et grandes afin de faire revivre les centres-villes, en accompagnant l’installation de commerçants et artisans qui favoriseront l’emploi local ».
La mobilisation des commerçants dans la gestion de leur outil de travail
Jean Lassalle propose de « redynamiser le commerce et l’artisanat, en encourageant la gestion des espaces commerciaux de centres-villes par des coopératives de commerçants et artisans locaux ».